Jeudi 1er avril 2010 à 15:58

« Moi qui étais aphone en me réveillant, et qui n'ai retrouvé ma voix qu'aux alentours de 13h,
j'ai fini la soirée en me battant contre un limiteur, et devinez-quoi... J'ai perdu ! »

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Circonstances et coïncidences.
Je trouve ce titre plus que sympathique et relativement révélateur de ma journée d'hier. Disons-le clairement, la journée en question était placée sous le signe de la malchance, de la poisse, de la déveine, de la scoumoune, bref : ce n'était pas mon jour. Résumons la chose : réveil à 6h25, après n'avoir quasiment pas dormi, et grande nouvelle : je ne suis plus en mesure de parler. Ma voix, mon subtil et fluet filet de voix, que je chéris tant d'habitude, s'était envolé, disparu. Nouvel endormissement (ou tentative de), et de nouveau, réveil : les choses en sont toujours au même point, pas d'amélioration notable. Matinée placée sous le signe de l'auto-médication, et autant le dire, j'aurai tout essayé : spray pour le nez, pour la gorge, sachets de poudre pour le rhume, cachets pour la fièvre, solution buvable homéopathique... Les divers symptômes qui m'avaient envahi la veille (fièvre, mal de tête, de ventre, gorge, etc, je ne vous épargne presque pas les détails ma foi !) diminuaient, certes, mais pas forcément de manière significative. Qu'importe, il en faut plus encore pour me décourager. En même temps, ai-je envie de dire, un partiel à 14h, ça oblige un peu à se sentir de taille. De taille à quoi, je me le demande encore quand je vois le résultat du dit partiel, mais bref, de taille à quelque chose, a priori. 13h et quelques, début de miracle : quelques-unes de mes capacités vocales commencent à refaire surface. Émerveillement total de ma part, d'autant qu'au fil des heures, l'état de mes cordes vocales et de mes poumons semblait sur une pente ascendante. Ellipse temporelle, 21h15 : départ pour le concert d'Izia, à l'Autre Canal (oui, entre temps, je me suis décidée à acheter ma place). 21h45 : début du concert, Izia entre en scène, seule avec sa guitare, peu d'éclairage, le début de Life is going down s'égrène. Un seul mot : magnifique. Refrain, entrée des musiciens, le rock intervient. Une chanson, puis deux, puis trois. Lola, Back in town, The train, ... Arrivée au bout de la cinquième ou sixième chanson, moment de flottement sur scène. Izia s'avance, l'assurance qui avait caractérisé le début dhttp://p3t3rp4n.cowblog.fr/images/Capturedecran20100401a160812.pnge sa prestation semblant s'être subitement envolée :
"Je suis vraiment désolée. Pendant la troisième chanson, je me suis rendue compte que je m'étais vraiment pétée la voix, ça fait trois chansons que je fais du bout des lèvres..."
Autant le dire : Ou comment lancer une vague d'inquiétude et de doute au sein du public. Les têtes se tournent, on se fixe dans le blanc de l'oeil, l'air anxieux. 
"Je suis désolée, je sais que vous en avez rien à faire, vous vous avez payé votre place, the show must go on comme on dit mais là..."
Et là, devant un public partagé entre l'inquiétude que le concert s'arrête et le sincère sentiment d'être désolé pour elle, Izia tente tant bien que mal d'empêcher ses larmes de couler, mais finit par se retourner pour les essuyer... Alors là, autant être honnête, j'étais fatiguée, malade, elle avait pas, mais alors vraiment pas l'air bien, j'ai carrément flippé ma mère que le concert s'arrête. Pensez-vous ! Quand on prétend faire du rock, qu'on se pointe en mini-short sur scène,  et qu'on a plusieurs centaines de personnes devant soi, dix-neuf balais ou pas, plus de voix ou pas, on a un peu l'obligation d'assurer. Et c'est ce qu'elle a fait. Au début, avec plus ou moins de difficultés, surtout sur les parties douces et plus subtiles où la précision s'imposait, puis petit à petit, notamment sur les parties très énergiques, de manière efficace et réussie. Quelques autres chansons de son album, des nouvelles, d
eux je crois, supers musiciens, bonne énergie sur scène, j'étais venue pour bouger : pari réussi. C'était marrant de l'entendre s'énerver :
"Ah putain, ça m'énerve, je déteste être comme ça !"
Oublions un peu les problèmes de voix de madame, passons donc aux miens ! J'ignore si c'était par esprit de cynisme ou par pur sadisme, mais arrivé vers la fin du concert, au milieu de Disco Ball, Izia nous lance : "Hé ! J'avais pas vu, mais y'a mon jouet préféré là-haut !". Là, ça doit faire un effet bizarre vu de la scène, mais imaginez toutes les têtes du public se tournant petit à petit dans la même direction. Avec du mal et un temps de compréhension étonnamment élevé (bravo Marine !), j'aperçois enfin le petit limiteur installé dans cette grande salle de l'Autre Canal. Et là, vous l'aurez deviné, elle n'a rien trouvé de mieux que de nous faire crier le plus fort possible. "Je vous fais crier les filles contre les garçons, parce que généralement c'est quand il y a une guerre des sexes que vous vous montrez le plus performant !". Ah ben j'ai envie de dire, c'est pas faux. Bon, là aussi, je vous le donne en mille, on a gagné contre les mecs. "Je préfère finir avec les filles parce qu'on a un truc nous, c'est qu'on est construites de manière à ce que lorsqu'on se met à crier, c'est physiquement insupportable". Ok, ça peut paraître complètement stupide comme jeu, j'avoue, mais elle avait promis que son guitariste se mettrait à poil, et puis... Non, et puis j'ai pas d'excuse. Toujours est-il que voilà, entre ça, les cris pendant les chansons, les rappels, etc, ben... J'ai fini la soirée... en ayant de nouveau perdu ma voix.
Bref, revenons à nos moutons, à savoir Izia (la pauvre, bonjour la comparaison). A force de l'entendre s'excuser, dire qu'elle était désolée, et de la voir assurer quand même son concert de manière incroyable, je commençais réellement à mettre en doute cette histoire de voix cassée. Je me disais, encore une jeune starlette hypocondriaque qui aime se faire plaindre. D'accord, mais elle a fini en nous expliquant qu'elle sortait d'une laryngite, qu'elle n'avait pas sorti une note depuis une semaine, et j'ai vérifié, les concerts précédant celui-ci ont été annulés. D'accord, je concède que je suis vraiment médisante. Et je concède que voix cassée ou pas, elle a du morfler, et elle a géré.

Pictures mania.
Bref, ceci étant, Izia en concert, ça ressemble à peu près à ça :

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Désobligeance obligée.
Je n'ai pas aimé : la tendance à la clapclapophilie, entraînée aussi bien par le public que par Izia elle-même ; la manière de "(trop) se faire voir", du style j'attends quinze ans les applaudissements, je m'excuse environ un million de fois (bon, elle est jeune aussi), et j'en passe que j'ai oublié ; les pépettes d'à côté, exemple remarquable d'une génération gavée à la malbouffe télévisuelle, à l'exposition facile de l'image, qui ne savaient rien faire d'autre que crier, du bout de leurs talons et de leurs mèches décolorées : "Petit bateau, petit bateau, la pub petit bateau !". Précisons : Izia a collé son nom et sa chanson sur une de leur pub ; je n'avais qu'une envie, les regarder dans les yeux et leur lancer : "Let me alone ça fait trois mots, c'est pas comme si on pouvait considérer que ça fait trop pour ce qui vous sert de cerv
eau, si ?!" ; quant à la fin en soutien-gorge, je suis dubitative : quelle limite entre le féminisme et l'exhibition inutile ? Bon, heureusement, elle a rattrapé la chose elle-même par auto dérision: "J'ai perdu ma voix, j'm'arrange pour que vous mattiez mes seins, c'est n'importe quoi".

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Les mots de la fin.
"Ah, on m'amène un remède de grand-mère. 
Rien de bien grave, coke, héro, LSD...
Ah ça va plus ! J'ai une subite montée de mirabelle !"

©rédits  photos : Nicolas - Le HiboO
Et tant que j'y suis, une autre site avec de jolies photos d'Izia :
Stéphanie Toselli

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